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MINÉRALES - TERRES ET OCRES

 

Table des matières

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- Tableau des ocres.

- Les ocres.

- Les terres.

- La terre d'ombre.

- Les terres vertes.

- Procédé de  fabrication des ocres.

 


 




 

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Les ocres furent probablement les premières couleurs utilisées par les artistes. Les peintures pariétales de la préhistoire en sont un exemple.

Déjà à cette époque les hommes savaient transformer en la chauffant l’ocre jaune en ocre rouge.


 

 

Ocres jaunes

 

Ocres rouges

 

 

 

Selon Pline, ce sont les mines de fer qui produisaient l’ocre.

Après extraction, elle pouvait être brulée en vase clos, l'auteur lui donne alors le nom de "rubrique".

Théophile d'ailleurs, donne, lui aussi, une recette d’ocre rouge obtenue par “conction” d’ocre jaune.

 


Cennino Cennini (ch. XLV) traitant : « De la nature d’une couleur jaune que l’on nomme ocre » fait cette remarque intéressante :


« … un jour étant conduit par Andrea Cennini, mon père, allant à travers champs vers le col de Valdelsa …. . Arrivé dans un petit vallon à une grotte sauvage, je raclai la grotte avec un outil, et je vis différentes veines de couleurs telles que l’ocre, la sinopie obscure et claire, de l’azur et du blanc… retournons à la couleur ocre. J’allais avec mon couteau à la veine, et je promets que jamais je ne dégustai une couleur plus belle et plus parfaite… jamais meilleure couleur que cette ocre n’exista. »


Ce qui démontre la multitude des variantes possible dans la palette des peintres au cours des siècles. Car qui trouvait ce type de filon devait l’exploiter à son compte et peut-être se garder d’en trop parler à ses pairs.



Différentes ocres et terres  jaunes

 

Différentes ocres et terres rouges

 

 

Les ocres sont d’origines naturelles et de fait, il est impossible de leurs attribuer des caractéristiques précises.

La couleur est due aux oxydes de fer :

- de la gœthite – FeO(OH) pour les ocres jaunes,

- de l' hématite – Fe2O3 pour les ocres rouges

Le pourcentage d’oxyde de fer varie de 20 à ≤40%, le reste et composé de quartz et d’argile.




Nuancier ocres jaune

 

Nuancier ocre et terres rouges

 

 

 

 

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Dans les temps anciens on a toujours eu tendance à confondre terres et ocres.

Aujourd’hui on les différencies plus nettement : les ocres étant jaunes, rouges, ou de teintes intermédiaires, les terres étant en général brunes vertes ou noires.


La terre de Sienne est pourtant de couleur jaune (ou rouge, si calcinée).

Elle provient normalement de Toscane, de la région de Sienne, (de même que les ocres jaunes d'Italie).

 



Terre de Sienne

 

 

 

 

la terre de Sienne est composée principalement d’hydroxyde de fer, mais aussi d’oxyde de manganèse en petite quantité (0,8 à 1,5%).

La calcination des terres de Sienne jaunes, donne un brun/rouge : la terre de Sienne brûlée.

Turquet de Mayerne écrit : « L’ocre d’Italie peult être mise à l’eau, estant bruslée faict un rouge brun très beau. »

 

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Les terres d’ombre sont proches chimiquement des ocres on y trouve toutefois un pourcentage élevé d’oxyde de manganèse (12 à 15% allant même quelquefois jusqu’à 20%.). C’est une couleur à utiliser avec une extrême parcimonie et grande attention dans les huiles. Le manganèse y est sous forme d’oxyde hydraté (les psilomélanes). Ils sont responsables, en réaction avec les produits acides se formant au cours du séchage, du noircissement des peintures.

Mérimée écrit d’ailleurs : « cette couleur a beaucoup de corps et est très siccative, surtout après qu’elle a été calcinée. On lui reproche de pousser au noir ; mais ce n’est pas une raison pour ne pas l’employer. »

 


Terres brunes et terres d'ombres

 

Différentes terres brunes et terres d'ombres

 

 

 

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Les terres vertes Quant à elles, sont utilisées comme pigment au moins depuis l’antiquité grecque

(notamment à Pella en Macédoine au IVème siècle av. J.C.). Vitruve la cite comme venant de Smyrne (?) (7 ;7,4).

Pline ne l’appréciait que moyennement.


Terres vertes

 

 

 

 

On la retrouve dans de nombreuses fresques sous l’empire romain ; Au Moyen Âge elle fut très largement employée tant en Occident qu’à Byzance. Elle servait à réaliser certain verdecio (verts composés) des italiens et entrait dans la composition du protoplasme chez les byzantins.

Déjà à l’époque d’Éraclius (X/XIème siècle) la plus appréciée venait de Chypre. Il conseille de l’utiliser avec le “mucilage” de la mauve mêlée de vin ou de vinaigre.

Cennino Cennini lui trouve usage pour teinter le parchemin ou le papier, comme “bol“ pour la pose de l’or et pour bien d'autres choses encore :

« Il y a un vert qui est une terre naturelle… elle est de nature très grasse et bonne à employer pour les visages, les vétements, les maisons ; à fresque, à sec, sur mur, sur tableau et partout ou tu veux… De même que du bol je t’enseignerai pour dorer, de même on peut s’en servir pour fixer l’or ; et sache que les anciens ne se servaient pas d’autres mordant que ce vert pour dorer sur panneau. »


 


Différentes terres vertes

 

 

 

 

Une terre verte est une roche (un mélange de minéraux) dont l’un au moins est vert.

Deux minéraux peuvent être responsables de cette teinte : la céladonite ou une glauconie.

En détrempe ou à l’huile, elle n’a que peu de corps.

Toutefois, si seule, sans entrer dans un mélange, elle n’est pas à recommander sur parchemin (évident manque de corps), elle sera particulièrement appréciée en glacis d’huile.

 

 

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Recueillies à l'état brut dans la nature, les terres colorées sont souvent impures et mélangées à des sables. Pour obtenir des teintes fraîches il faut les laver, les concentrer et les débarrasser de leurs imperfections. Mélangé à l’eau, le sable ocreux se sépare en deux frontons : le quartz tombe au fond, tandis que l'argile et l'oxyde coloré restent en suspension. Ce liquide est recueilli.

L'ocre est le résidu obtenu après évaporation, d’autant plus prisé que sa granulométrie est fine et régulière.


(Veine d'ocre découverte par Monique Devic dans les Pyrénées)

 

 

 




Lavage et "grattage" de la veine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le pigment s'est déposé dans l'eau                                                                 Lavage de l'ocre

 


 


 

 

 

 

 

 

Le "surnageant" est mis à part.                                                                   Le "surnageant" est mis à décanter lentement

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lent séchage de l'ocre la plus fine                                                       Pigment sec en masse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conservation des terres à l'Atelier

 

 

 

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Image ocres et terres
 
 
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